Si je vous dis que nos émotions sont en lien avec notre poids, qu’en dites-vous ? L’alimentation et notre hygiène de vie ne sont pas les seuls responsables. Je vous propose cet article aujourd’hui pour mieux comprendre de quoi il est question et comment les émotions peuvent agir sur notre poids. Vous l’avez peut être déjà remarqué. C’est généralement lié au stress, à l’anxiété, les sentiments négatifs, la colère... Cela peut se manifester par le fait de manger plus ou moins que d’ordinaire. A ce sujet, nous réagissons tous de manière différente. Manger est devenu une source d’angoisse, de culpabilité pour certains. Mais pourquoi notre corps agit ainsi ? Quelles solutions pour mieux gérer nos émotions ?
Selon une étude parue en avril 2013, dans l’American Journal of Clinical Nutrition, 52 % des femmes contre 20 % des hommes mangent sur le coup d'une émotion négative. Cette même étude a permis de démontrer que le risque de surpoids est 5 fois plus élevé chez la personne qui consomme une nourriture souvent plus grasse ou plus sucrée pour apaiser des sentiments négatifs.
La relation entre alimentation et santé mentale serait d'ailleurs bidirectionnelle, selon une autre étude parue en 2005, dans le Canadian journal of public health. Les auteurs affirment que « l'humeur ou l'état psychologique peuvent influencer ce qu'on mange, de même que les quantités consommées, tandis que l'alimentation influence également l'humeur et le bien-être psychologique.» Il est primordial d’avoir une relation saine avec la nourriture et de ne pas laisser les émotions contrôler l'appétit.
Qu’appelons-t-on kilos émotionnel ?
Ce sont des kilos acquis, des prises ou des pertes de poids provoqués par des émotions (qu’elles soient anciennes ou récentes). On va compenser une contrariété, frustration, tristesse, inquiétude par la nourriture. Le plaisir devient immédiat. Cela peut être lié à un deuil, une rupture, un problème au travail ou même remonter depuis l’enfance. La construction de nos premières émotions se fait autour de la prise alimentaire, qui, à ce stade, est le principal mode de communication de l’enfant. Le nouveau-né mange et établit ses premières interactions avec le monde. Si dès les premiers stades du développement vous avez appris à manger pour combler une émotion, cela peut se répercuter à l’âge à adulte. Un exemple : lorsqu’à chacune de nos frustrations, notre mère nous consolait par un gâteau ou un bonbon.
Les croyances
« Ce qui tourmente les hommes, ce n’est pas la réalité, c’est la perception qu’ils s’en font ».
Je dédie un chapitre aux croyances car elles ont un rôle important dans nos émotions. Il est essentiel de pouvoir déceler les différentes croyances que nous avons et parvenir à les comprendre. Mais à quoi correspondent ces croyances ? C’est le fait de croire que quelque chose est vrai ou possible. Les croyances proviennent notamment de notre éducation, les personnes que l’on fréquente, nos expériences, ce que l’on nous apprend, notre passé… Et cela conditionne, sans même que l’on s’en rende compte, nos réactions, nos comportements et nos émotions. Notre système de croyance se met en place dès le plus jeune âge.
Notre carte du monde, notre représentation du monde c’est le sens que nous donnons aux choses.
La carte n’est pas le territoire. Chaque personne ressent des émotions différentes en fonction de son vécu et de sa « programmation ». La carte du monde est ce que nous construisons à partir de ce que nous percevons de la réalité, c’est donc une représentation.
« Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos pensées, nous bâtissons notre monde. » Bouddha
Comprendre ses émotions
Identifier ses croyances et ses émotions est un premier pas pour améliorer votre qualité de vie et donc vos attitudes. Souvent nous vivons des situations à répétitions sans comprendre pourquoi. Cela continuera de se produire tant que nous n’aurons pas identifié l’origine du problème (qui n’est pas toujours évident je vous l’accorde).
L’enthousiasme et la joie, ainsi que les émotions positives génèrent un état de sérénité et de bien-être qui se traduit par la production d’hormones telles que la sérotonine (anti dépresseur, sommeil, appétit, douleur), l’endorphine (hormone du bonheur) et la dopamine (énergie, motivation, comportements, mémorisation). Vous êtes ainsi dans un cercle vertueux qui s’auto-alimente.
A l’inverse, la colère et l’irritation et d’une manière générale toutes les émotions négatives sont à
l’origine des attitudes de soumission et de dépression. Cela se traduit par la production de cortisol,
l’hormone du stress qui grille les neurones du cerveau.
Des émotions négatives = une faible qualité de vie.
Vous libérer de vos émotions négatives = augmenter la qualité de vos vies = agir sur les schémas qui vous gouvernent.
Le stress
Le stress est en grande partie responsable de la prise ou de la perte de poids. A l’époque actuelle, nous sommes de plus en plus stressés par les rythmes de travail et de vie… Cela devient compliqué de tout gérer. Le stress agit particulièrement par le biais du cortisol. Il s’agit d’une hormone dont le taux varie au cours de la journée. Une personne sujette à des variations importantes de son taux de cortisol aura souvent une variation de son poids comme première conséquence. En effet, un taux de cortisol trop élevé, peut favoriser une prise de poids. Le cortisol aide à brûler les graisses pour les transformer en sucre, mais si le taux de cortisol est trop souvent élevé, alors notre corps va stocker plus facilement la graisse pour répondre au besoin du cortisol de créer des sucres. Le cortisol et la prise de poids sont donc souvent liés. Il est notamment responsable de la prise de poids au niveau de la graisses abdominale.
Le stress agit aussi sur nos comportements alimentaires. Il peut ainsi inciter à manger davantage ou à « mal » manger, en se dirigeant vers du sucré par exemple. On va consommer des aliments dans un but « d’apaisement émotionnel ».
On distingue deux types de stress : aigu et chronique. Le premier aura tendance à faire maigrir contrairement au deuxième qui est plus difficile à déceler. Paradoxalement, les gens les plus stressés ne sont pas ceux qui vont se plaindre du stress.
L’impact sur l’activité physique
Le stress joue aussi un rôle sur notre activité physique. Cela occasionne un état de fatigue général qui limite la dépense énergétique. Vous êtes épuisé et vous n’avez pas les ressources pour vous adonner à un sport. Vous vous sentez vidé physiquement et émotionnellement. Dans ce cas-là, il n’est pas envisageable pour vous de pratiquer une activité physique. Cela peut aussi occasionner un repli sur soi (en fonction de la situation que nous vivons) et nous n’avons pas la tête à quoi que ce soit.
L’impact émotionnel des régimes restrictifs
Si vous avez fait l’expérimentation de régimes restrictifs (quels qu’ils soient), vous avez sûrement dû faire face à une grande frustration. Généralement, ces régimes se soldent par des échecs ou la reprise du poids perdu. Vous faites des écarts qui se traduisent par des émotions négatives telles que la culpabilité. Vous finissez par abandonner et reprenez vos anciennes habitudes.
Si vous êtes enclin à la frustration, vous aurez tendance à développer des comportements compulsifs envers la nourriture. Vous entrez alors dans un cercle vicieux :
ARRÊTEZ DE VOUS CULPABILISER !
Comment agir ?
Si votre objectif est la perte de poids et que vous souhaitez maintenir votre poids de forme sur le long terme, il vous faudra agir sur différents plans. Vous le savez déjà, il est important d’avoir une alimentation équilibrée et pratiquer une activité physique régulière. Maintenant voyons ensemble les points sur lesquels vous pouvez agir au niveau émotionnel.
Même si vous n’avez pas d’objectif de perte de poids, c’est toujours intéressant de comprendre et de parvenir à gérer ses émotions et son stress.
Les comportements alimentaires
Au delà des aliments que vous consommez, vous pouvez déjà agir sur la manière dont vous mangez. Essayez d’observer vos habitudes alimentaires et apprenez à manger en conscience. Sachez reconnaître vos « vraies » sensations de faim, de celles qui proviennent de vos émotions. Demandez-vous : est-ce que j’ai réellement faim ? Ou simplement envie de manger pour combler un vide, une émotion ? Vous pouvez utiliser un carnet pour noter vos ressentis. Repérer ce qui peut vous pousser à manger et notez-le ! Vous pouvez ainsi tenir ce que l’on appellera « votre journal de bord » ou « carnet de la faim », choisissez un nom qui vous plaît !
Personnellement, la pratique du jeûne intermittent m’a aidé à reconnaître mes sensations de faim et être davantage à l’écoute de mon corps (vous pouvez lire mon article sur le sujet).
Prenez aussi le temps de manger, on a souvent tendance à manger vite, devant la télé… mâcher plus tranquillement vos aliments.
Arrêtez de vous culpabiliser
Je le répète souvent mais c’est très important. Vous êtes nombreux à vous culpabiliser quant à ce que vous mangez. C’est aussi la société qui veut cela. On nous culpabilise beaucoup en terme de nutrition. Apprenez à vous faire plaisir et acceptez-le ! Plus vous culpabiliserez en mangeant ce gâteau au chocolat, plus il aura d’impact sur votre poids. Soyez plus indulgent avec vous-même. Vous avez le droit de craquer, vous avez le droit de vous faire plaisir. L’alimentation ne doit pas être source de stress et de privations.
Apprenez à vous détendre !
Si vous êtes sujet au stress, prenez du temps pour vous détendre, apprenez à lâcher votre corps et votre mental. Il existe différentes méthodes pour cela, à vous de trouver celle qui vous correspond le mieux. Je vous en propose quelques unes :
- la relaxation : il existe de nombreuses vidéos, applications pour écouter de la relaxation guidée et se laisser détendre
- la méditation : il ne s’agit pas de rester des heures au pied d’un arbre mais prendre quelques minutes par jour (même 2) pour vous poser, être à l’écoute de votre corps, être simplement dans l’instant présent.
- la sophrologie : pour être en train de m’y former actuellement, je vous conseille cette méthode pour apprendre à gérer vos émotions et mieux appréhender votre corps. La sophrologie a beaucoup à vous apporter.
L’importance de la respiration
Vous respirez parce que forcément vous êtes obligé sinon vous ne pourriez pas survivre, mais savez-vous vraiment respirer ? Prenez le temps de faire de profondes respirations. Posez-vous et faites de la respiration abdominale : sur une inspiration on gonfle le ventre, à l’expiration je dégonfle le ventre (comme un ballon). On répète l’exercice autant de fois que nécessaire.
Conclusion
Vous l’aurez compris, vos émotions sont étroitement liées à votre prise ou perte de poids. Pour vous sentir mieux, apprenez à trouver l’équilibre entre les émotions, les pensées et les comportements. Comprenez d’où viennent vos pulsions alimentaires et retournez à l’origine de vos émotions. Soyez plus à l’écoute de votre corps, prenez du temps pour vous et pour votre détente. Et surtout, arrêtez de vous culpabiliser ! Ne soyez pas trop dur envers vous-même, avancez à votre rythme et apprenez à lâcher prise.
Comentarios